Chronique des tragédies (par BrT)

L’auberge était presque vide, plus personne ne passait plus dans cette partie de la galaxie, le tavernier espérait que les expéditions lancées par tous les Seigneurs galactiques pouvaient donner un nouveau souffle à son bâtiment.
Situé à la frontière de l’espace connu, le recycleur qui servait de logement pour une petite équipe de la Grande Maison, personne ne trouvait refuge ici, pas assez de routes spatiales se disait le tavernier chaque fois que le soleil croisait son vaisseau, comme pour s’expliquer un échec qui déjà le condamnait…
Seul un vieil homme, venu à bord d’un transporteur était resté, espérant surement repartir avec un autre vaisseau, encore une sangsue, un pauvre. L’espace a vraiment fait trop d’orphelins, de patrie comme de parent.
Mais alors que le soleil entamait sa troisième rotation et que les trois planètes allaient se rencontrer, moment habituel qui signifiait la nuit pour tout l’équipage, le centre de contrôle de la Grande Maison se mit à grésiller.
« Chout, chout ?
-Chout, nous vous recevons et vous écoutons
-Que l’Espace vous offre des batailles aussi grandes que vos richesses
-Et que la mort se mette à vos pieds. Grande Maison vous écoute.
-Une garde de la Grande Maison ici ?Il est pas si pomé que ça alors cet endroit…
-Il est juste régi par la Grande Maison, comme chaque recoin connu de notre univers, donné le motif de votre visite.
-Exploration pour une maison mineure.
-Autorisation reçue, que le ciel vous garde.
-Mais que l’Espace vous aime. »
Les scans indiquaient une armada plus que raisonnable se dirigeant vers la taverne. Le tavernier demandait à quelle maison mineure cette flotte pouvait bien appartenir ?
Le soldat lui expliquait que celle-ci avait le droit de ne pas décliner son identité, pour éviter tout espionnage.
C’est alors que ce qui pouvait s’apparenter à une capsule aluni sur le recycleur et un capitaine en sortit.
Il se tenait droit, fier de son grade et sûrement de son origine, bien que celle-ci demeurera toujours plus modeste que le plus bas trouffion de la Grande Maison. Il déclina son identité et désirer passer la période de pénombre solaire à bord du vaisseau.
Le tavernier, réjouit de pouvoir enfin mettre ses talents à contribution, nourrit tous les hommes et femmes plus que raisonnablement, sortant ses plus grandes huiles, ses plus beaux mets, tout son savoir se trouvait distiller dans ce repas.
Tous l’équipage ne pouvait dénier un savoir-faire évident, et en remercia allégrement le tavernier, profitant, à l’occasion, de leur introduire les quelques membres de l’équipage.
« Et lui ? s’enquit de demander le capitaine
« Bof, un des seuls clients qui soit resté, et il me paye quand il faut, je ne lui demande rien de plus…
« Présentez le moi. »
Le tavernier, allant dans la pièce cristalline avoisinante la salle du festin, conduisit le vieillard devant l’assemblée des Maisons, pour le présenter.
« Messieurs, fit le vieux, que l’Espace vous offre des batailles aussi grandes que vos richesses
-Et que la mort se mette à vos pieds. Qui êtes-vous ? »
A la seconde même où la question fût posée, tout se passa très rapidement, mais très clairement : le vieux, portant une bure recouvrant son visage écartait très légèrement son pied droit, et leva l’annuaire de sa main gauche. Des gestes aussi insignifiants qu’invisibles aux yeux du tavernier et une partie de la troupe, mais le capitaine semblait soudain choqué, ou du moins perturbé par ces gestes.
« Messire, puis-je m’entretenir avec vous ?
« Jusqu’à ce que le soleil de ce système explose, mon oreille restera votre »
Conduisant alors le vieillard devant la grande baie vitrée du recycleur, autrefois lieu de commandement du vaisseau, le capitaine avait du mal à cacher son angoisse grandissante.
Arrivé enfin devant cet espace si sombre, si grand et si froid, le vieillard prit la parole.
« Vous m’avez reconnu, je sais que votre rang vous impose de tenir une certaine discrétion vis-à-vis de personne comme moi, mais je vous en prie, je ne suis pas là pour discuter de votre conduite, mais je suis là pour vous parler de moi »
S’asseyant alors dans le siège destiné au commandeur du vaisseau, le vieillard prit la parole :
« Ce que vous allez entendre là va surement vous laisser froid, mais si je le fais, ce sera plus pour un devoir de mémoire, envers tous mes camarades avalés par l’espace, que pour vous expliquer ma raison ici, asseyez-vous, capitaine, vous risquez de revoir le soleil plus vite que vous ne le pensez. »

Je vous incite vous aussi à faire ce genre de récit, pour qu'on puisse vous connaitre, enfin pour moi je viens de finir cette scéne d'exposition, le vrai récit commence tout de suite, mais laissez moi le temps de l'écrire :p
(j'avoue que le début peut paraitre un peu traditionnel, mais après vous allez enfin me connaitre )